Jean-Marc Janaillac, accompagné du nouveau Directeur Général Franck Terner, a présenté ce matin en CCE les orientations stratégiques du projet « Trust together ».

Il a rappelé que la situation économique et financière du groupe reste fragile : résultats insuffisants pour faire face aux investissements nécessaires d’ici 2020, endettement élevé, valorisation capitalistique du groupe (1,6Md€) très nettement inférieure à celle de nos concurrents européens (LH 5,24 Md€, IAG 9,37Md€).

Dans un marché très fortement concurrentiel, le manque de compétitivité d’Air France est un handicap face à des compétiteurs « prédateurs » telles que les compagnies du golfe sur le Long Courrier, face aux low-costs sur le Moyen-Courrier en Europe. Il prend acte par ailleurs de la difficulté d’adaptation en interne.

Air France est passée du statut de leader à celui de challenger. Etre un challenger offensif, voilà donc l’ambition.

Création d’une nouvelle Compagnie LC/MC, filiale du groupe Air France

Cette nouvelle compagnie ne sera pas une low-cost.
Elle assurera des vols Long-Courrier et Moyen-Courrier Europe au départ de CDG, sur des destinations loisirs et sur des destinations mixtes business/loisirs.
Les lignes les plus déficitaires, 10% des lignes LC AF et 20% des lignes MC AF d’alimentation du Hub, seront transférées dans cette nouvelle Compagnie d’ici 2020.

Le produit LC sera inférieur à celui d’Air France : pas de Première, pas d’équipement Best en Business.

30% des lignes proviendront donc d’Air France, 10% supplémentaires seront de nouvelles destinations. Le tout serait desservi à compter de 2019 par des Airbus 350 et 320.

 

Des coûts moins élevés que ceux d’Air France.

Côté PNT : Une négociation avec les syndicats représentatifs des pilotes à Air France est nécessaire pour obtenir un accord de mise à disposition de pilotes AF, soumis aux conditions d’utilisation de la nouvelle Compagnie.

Côté PNC : Les PNC seront recrutés à l’extérieur, sur la base d’un contrat aux conditions proches de Transavia sans que la Direction n’ait besoin de négocier avec les syndicats représentatifs PNC.

Côté SOL : Cette Compagnie sera traitée par les personnels au sol AF (maintenance, HUB, commercial, RMP, Programme, etc…), sur la base des organisations cibles (ex : traitement piste).

Deux marques du groupe opèreront donc au départ de CDG : Air France et la nouvelle Compagnie.

 

Marché domestique : clarification de l’organisation.

Sur le marché domestique, au départ d’Orly et de la province (y compris province-Europe), organisation autour d’une seule marque HOP! Air France et de deux Compagnies opératrices, Air France et HOP! Ce marché très orienté business où le groupe Air France reste leader, doit être protégé.

Transavia, la low-cost du groupe, continue son développement au départ d’Orly et de ses bases de Nantes et Lyon, sur le segment ultra loisir.

Deux marques du groupe opéreront donc au départ d’Orly et de la province : HOP! Air France et Transavia.

 

Faute d’interlocuteur PNC crédible aux yeux de la Direction d’Air France, les négociations menées ces dernières années ont abouti à un échec. Cette situation a fortement pesé sur la mise en œuvre d’un tel projet.

La présentation de ce projet industriel pose aujourd’hui, pour nous tous, de nombreuses questions et soulève de nombreuses inquiétudes. On peut regretter que l’Entreprise Air France n’ait pas totalement réussi à résoudre en interne ses problèmes de compétitivité.

A ce stade, la Direction n’a pas développé les impacts sociaux concernant le PNC des trois compagnies existantes (Air France, Hop, Transavia).

De plus les garanties de périmètre ne regardent pas les seuls pilotes d’Air France. La nouvelle compagnie pourrait être une entité complémentaire à la Compagnie principale Air France, mais ne devra en aucun cas devenir un outil de cannibalisation.

  • D’ores et déjà nous demandons l’ouverture de négociations PNC au sein du Groupe AF afin de définir une véritable politique de Groupe.
  • L’UNPNC réclamera dès aujourd’hui que des passerelles puissent être mise en œuvre au sein du Groupe Air France, afin de développer les emplois PNC ainsi que les promotions et évolutions de carrières.
  • De plus, l’UNPNC réaffirme son exigence de garantir des emplois PNC de droit français.L’UNPNC défendra une politique sociale au sein du Groupe AF, ne restera pas en marge et protègera le métier de PNC.

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