Au terme de 9 mois d’une gestation difficile, l’Intersyndicale, l’ensemble des syndicats représentatifs (sauf SNPL et CGT) et la Direction ont finalement signé l’accord NAO 2018-2019.

Après cette période de conflits marqués par des mouvements sociaux et des revendications tonitruantes, c’est avec soulagement que certains d’entre nous voient Air France sortir du marasme social dans lequel nous étions plongés. Pour les autres, c’est une déception de constater qu’une fois encore, les promesses et les slogans n’auront engagé que ceux qui y auront cru.

Pour nous PNC, c’est de nouveau une déception de voir l’ensemble des syndicats PNC qui nous représentent, passer par un processus conflictuel pour finalement apposer leur signature sur cet accord. Il fallait certes retrouver la paix sociale, mais tout ça pour ça ?!

 

2 – 1 = 4 ?

L’annonce des résultats NAO : 2% rétroactif au 1er janvier 2018 (incluant les 0,6% et 0,4%) et 2% en 2019, n’aura trompé personne. Ça fait bien au final 1% pour 2018, très loin des 6 puis 5,1 % revendiqués.

Les faits parlant suffisamment d’eux-mêmes, nul besoin de commenter plus loin cette « performance syndicale ». Sans doute, des objectifs purement politiques et électoralistes se cachaient-ils derrière des revendications claironnantes, qui ont été finalement si promptement liquidées ?

 

L’UNPNC ET LES NAO EN 4 QUESTIONS :

 

Petit rappel historique pour s’y retrouver…

Historiquement depuis plus de 10 ans, pour nous PNC, les augmentations salariales se font plus ou moins naturellement grâce à l’évolution prévue par notre accord collectif. Après nous avoir vendu du rêve lors de la négociation de notre ACG 2017, le SNPNC et l’UNSA ont finalement, après un coup de théâtre (et les bretelles de pantalon détachées) apposé leurs signatures. Ces augmentations ont alors pris un sérieux coup de rabot.

Ces syndicats n’ont eu d’autres solutions pour faire oublier ce fiasco que de prendre le prétexte des NAO, traditionnellement négociées par les organisations syndicales centrales (syndicats sols majoritaires).
En mars 2018, la CFDT et la CGC signent les NAO 2018. S’en suit une opposition immédiate de l’Intersyndicale, de l’UNAC et de l’UNPNC (témoignant au passage de sa liberté de pensée et d’action vis-à-vis de sa centrale).

9 mois plus tard : signature le vendredi 19 octobre par presque tous les syndicats d’un accord NAO à 2% pour 2018 soit 1 % de plus qu’en mars.

 

1 -L’UNPNC a signé oui ou non cet accord ?

Non, c’est impossible : à l’inverse du SNPNC-FO, de l’UNSA Aérien et de l’UNAC- CGC, l’UNPNC n’est pas représentatif.

2- Et si l’UNPNC avait pu signer ?

Comme pour toute décision importante, seule et uniquement la voix de nos adhérents compte. A l’UNPNC, avant toute prise de décision majeure un référendum interne est organisé, nos adhérents sont éclairés et in fine, ils sont les décideurs ! Nous ne consultons pas nos adhérents seulement à Noël pour savoir s’ils préfèrent un porte clé lumineux, ou un stylo lampe…

3- Cet accord NAO, l’UNPNC en pense quoi ?

Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de dédaigner cette augmentation !
En revanche concernant la méthode de l’Intersyndicale, nous PNC, devons-nous dire merci pour la démonstration de puissance conclue par une perte de 335 M€ et de l’intéressement individuel 2019 (-2000 €) ??? Chacun connait la réponse… Utiliser une fois encore l’agitation sociale en instrumentalisant le mécontentement des salariés à des fins politiques est inadmissible !

4- Et maintenant on fait quoi ?

Il faudra comme le SNPL (qui a bien utilisé l’Intersyndicale comme marchepied) aller chercher des améliorations en négociations catégorielles. En matière de QVT, l’UNPNC travaille déjà sur ce sujet suite à l’enquête réalisée cet été. (Le sujet a déjà été évoqué auprès de la Direction). Le dossier GP qui concerne tous les salariés sera aussi au menu. Nous attendons aussi avec détermination le plus gros dossier à venir : le projet industriel de Ben Smith.

 

En conclusion, nous déplorons que des postures syndicales soient prises dans l’unique but de servir des intérêts politiques et électoraux. D’autant que cela se fait toujours avec un mépris total pour les salariés.

PNC, exigez dorénavant que vos syndicats vous consultent et vous informent pour éviter d’être déçus une énième fois avec de belles promesses…

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